banner
Centre d'Information
Expertise approfondie des stratégies de vente et de fabrication

Le « bon feu » : le brûlage dirigé peut prévenir des incendies de forêt catastrophiques à l'avenir

Dec 31, 2023

9 juin 2023

Cet article a été révisé conformément au processus éditorial et aux politiques de Science X. Les éditeurs ont mis en évidence les attributs suivants tout en garantissant la crédibilité du contenu :

fact-vérifié

source fiable

écrit par le(s) chercheur(s)

relire

par Eric Lamb, La Conversation

Des flammes rugissantes, des maisons et des voitures incendiées, de l'air brumeux et un ciel orange sont tout autour de nous. Déjà cette année, des millions d'hectares ont été incendiés par plus de 2 200 feux de forêt au Canada.

Au milieu d'une autre saison des incendies sans précédent, il est facile de voir le feu comme une force destructrice à contrôler à tout prix.

Au cours de plus de 100 ans de suppression agressive des incendies, nous avons été conditionnés à craindre et à diaboliser le feu. D'un point de vue écologique, cependant, le feu est un processus normal et souvent bénéfique.

Aujourd'hui, de petits groupes actifs d'écologistes et de gestionnaires des terres dans les Prairies canadiennes utilisent le feu pour renouveler et rajeunir les écosystèmes des prairies, améliorer la diversité biologique et même prévenir les incendies de forêt catastrophiques.

Le sol noirci après un feu d'herbe peut sembler dévastateur, mais les apparences peuvent être trompeuses. Dans une prairie saine, une grande partie du tissu végétal se trouve sous le sol, bien protégé de la chaleur du feu.

Les plantes repoussent rapidement à partir de ces tiges souterraines, profitant de l'espace nouvellement ouvert et des nutriments des cendres. Pour certaines espèces végétales, les signaux chimiques dans la fumée et les cendres peuvent même être un déclencheur pour la germination.

Les brouteurs comme les bovins et les bisons chercheront les zones brûlées pour profiter du fourrage de haute qualité qui repousse. La diversité végétale est souvent plus élevée après un incendie, et les zones brûlées offrent un habitat important pour de nombreuses espèces sauvages.

Enfin, le feu enlève la litière, le matériel végétal mort des saisons passées. La plupart des feux d'herbe se propagent à travers la litière sèche; l'élimination de ce carburant accumulé peut former un pare-feu, protégeant le terrain contre de futurs incendies de forêt catastrophiques.

Les peuples autochtones, les écologistes et les défenseurs de l'environnement reconnaissent depuis longtemps l'importance du feu dans les écosystèmes des prairies, mais des décennies de suppression active ont laissé la majeure partie du Canada dans un déficit de feu.

Les raisons de la suppression des incendies sont complexes et comprennent des préoccupations pour la sécurité publique, la protection des infrastructures et l'idée que c'est un « gaspillage » de brûler de l'herbe qui pourrait autrement servir à nourrir le bétail.

Il faut reconnaître que l'histoire de la suppression des incendies découle de préoccupations réelles. Les conséquences d'un feu de forêt incontrôlé peuvent être dévastatrices, et les éleveurs qui dépendent des parcours - prairies, arbustes, terres boisées, zones humides et déserts qui sont pâturés par du bétail domestique ou des animaux sauvages - pour nourrir leur bétail sont généralement confrontés à une baisse de productivité pendant un à trois ans. post-incendie.

Mais en même temps, nous devons remplacer la peur du feu par le respect du feu et l'utilisation respectueuse du feu comme outil.

Les peuples autochtones utilisent depuis longtemps le brûlage culturel à des fins très diverses, notamment le contrôle de leur paysage et l'amélioration de l'abondance des espèces végétales préférées. D'un point de vue scientifique occidental, nous appelons cela le « feu dirigé », ou l'utilisation soigneusement planifiée du feu dans des conditions contrôlées et sûres pour atteindre un objectif particulier de gestion de l'écosystème.

Les objectifs du brûlage dirigé peuvent aller de simples objectifs comme la réduction du risque d'incendie de forêt par la réduction du combustible à des objectifs complexes qui incluent l'élimination d'une espèce envahissante. Dans tous les cas, l'objectif est un écosystème plus sain.

Le brûlage dirigé est largement utilisé aux États-Unis, en particulier dans les prairies à herbes hautes. Au Canada, en dehors des grands organismes gouvernementaux comme Parcs Canada, le brûlage dirigé est plus rarement utilisé.

Les obstacles à une utilisation plus étendue du brûlage dirigé au Canada comprennent le manque de personnel qualifié et d'équipement, les problèmes d'assurance et de responsabilité et les défis interorganisationnels tels que les normes de formation différentes.

En 2018 et 2019, plusieurs organisations, dont la Meewasin Valley Authority et l'Université de la Saskatchewan, se sont réunies pour aider Conservation de la nature Canada à effectuer quatre petits feux dirigés dans leur Old Man on His Back Prairie and Heritage Conservation Area en Saskatchewan.

Les incendies faisaient partie d'un projet de recherche dirigé par mon groupe de recherche de l'Université de la Saskatchewan examinant comment les plantes, les bisons et le bétail réagiraient à de petites parcelles brûlées dans la prairie mixte.

Malgré la logistique difficile, nous avons constaté que la formalisation de la façon dont nos organisations travaillaient ensemble faciliterait les feux collaboratifs, permettant à de nouveaux groupes moins expérimentés de commencer à utiliser le feu. Le succès de ce projet a mené à la création de l'Échange de feux dirigés des Prairies canadiennes (CPPFE).

Le CPPFE est une organisation basée sur le modèle américain « d'échange de formation » où de petites organisations collaborent pour améliorer la formation et la pratique. Il vise à être une plaque tournante des connaissances sur les feux dirigés des prairies dans l'Ouest canadien.

Il peut être difficile de maintenir la perspective du "bon feu" lorsque nos nouvelles sont remplies d'images de dévastation.

À la suite d'une mauvaise saison des incendies de forêt, les praticiens des feux dirigés sont souvent repoussés lorsqu'ils proposent des feux. Cela vient de l'extérieur du public et de l'intérieur de la gestion averse au risque.

Construire une culture où le feu est respecté plutôt que craint est essentiel pour maintenir des paysages résilients. Nous devons nous rappeler que le feu, à sa juste place, est une force de renouvellement, une force qui peut réduire la probabilité d'un incendie catastrophique.

Fourni par La Conversation

Cet article est republié de The Conversation sous une licence Creative Commons. Lire l'article d'origine.

Citation